Au Mozambique, 10 jours après Idai, l’heure est à la « réponse humanitaire »

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« La situation est terrible ici. [...] C’est un immense, immense volume de terre recouvert d’eau. Bien que les eaux reculent, c’est de la taille du Luxembourg. Cela nécessite un réel soutien de la part de la communauté humanitaire. »

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Au Mozambique, la décrue a commencé. Elle révèle l’horreur qu’a laissé derrière lui « le plus grand [cyclone] qu’il y ait eu dans l’hémisphère sud ». Celso Correia, ministre de l’Environnement, faisait part ce week-end de 446 morts, tout en rappelant que ce nombre augmente jour après jour. Il affirme que plus de 530 000 personnes ont perdu leurs maisons ou sont encore bloquées dans des zones isolées.

« Heureusement, le nombre de personnes sauvées et évacuées vers des abris temporaires est en augmentation. À l’heure actuelle, nous avons dénombré 109 633 personnes dans différents refuges. Parmi elles, 6 563 personnes sont vulnérables, notamment des femmes âgées et des femmes enceintes. »

Pour le moment l’urgence est de gérer les épidémies. Les eaux stagnantes et la promiscuité amènent avec elles les maladies. Celso Correia assure que « des centres pour lutter contre ces maladies » sont déjà mis en place :

« La priorité absolue dans les semaines à venir est de mettre un terme à l’épidémie de maladies telles que le choléra, le paludisme et d’autres maladies. »

Les survivants payent des propriétaires de bateaux pour chercher désespérément leurs proches. Pour ceux qui ne peuvent pas se le permettre, sans réseau de communication, la tâche semble impossible, comme le rappelait Herve Verhoosel, du Programme Alimentaire Mondial, à Channel 4 News :

« Il y a de l’eau partout et il est vraiment difficile d’atteindre les gens et de savoir ce qu’il se passe. [...] Il n’y a ni communication, ni électricité. »

Jaime LeSueur, de la Croix Rouge Internationale, est sur place. Il dirige des opérations à partir du centre des opérations d’urgence à l’aéroport de Baylor. Il explique que nous sommes entrés dans la phase de « la réponse humanitaire » :

« Nous quittons la phase de recherche et secours de l’opération d’urgence et maintenant, nous entrons dans la réponse humanitaire, pour être sûr que nous soutenons les communautés affectées avec des interventions immédiates. [...] La situation est terrible ici. [...] C’est un immense, immense volume de terre recouverte d’eau. Bien que les eaux reculent, c’est de la taille du Luxembourg. Cela nécessite un réel soutien de la part de la communauté humanitaire. »

L’accès aux zones touchées est facilitée par la décrue. Certaines zones ont déjà un accès routier. Le port de Beira est à nouveau opérationnel. Les fournitures peuvent être acheminées par voie maritime.

Quand les personnes sont prises en charge, elles témoignent de l’horreur, comme cet habitant de Buzi :

« On n’a rien, les gens meurent comme des chèvres ou des poules. On n’a aucune aide. On meurt de faim. »

Ailleurs, une mère a dû accoucher dans un arbre. C’est son mari qui l’a aidé. Ils ont décidé d’appeler leur enfant Anesu, ce qui signifie « Dieu est avec nous ».

La cathédrale Ponta Gea a célébré une messe. Wilfried Deliviai, un jeune fidèle de 19 ans, affirme qu’ils doivent « continuer » et « reconstruire la ville ».  Le curé explique la mobilisation des populations :

« Ils ont perdu leurs maisons, ils ne savent pas où dormir. [...] Mais les mozambicains ne vont pas se laisser abattre. »

Les survivants sont heureux d’avoir survécu à un tel cataclysme mais savent que l’avenir est incertain. Konde Pereira a 21 ans, elle raconte :

« Nous étions sur le toit pour commencer pendant deux jours. C’était si difficile. Nous n’avions ni eau ni nourriture. Après cela, nous sommes descendus et sommes allés dans les maisons. Je suis tellement soulagée de m’être échappée, même si je ne sais pas à quoi nous sommes confrontés ici. J’ai une famille. Je dois recommencer. »

Alex Thomson, journaliste à Channel 4 News, émet un aveu d’échec :

« Il est juste de dire que le monde s’est réveillé relativement tard face à ce désastre au Mozambique. »

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M.C.

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